l'exposition d'hiver 2010/2011













dossier de presse


presse...











"La neige, le givre, la glaçe et les éléments fluides -le vent, le brouillard, ou les nuages- vont décider des conditions de travail pendant une semaine, aussi c’est à un atelier expérimental au Pic du Midi que l’école d’art de Tarbes nous invite du 4 au 10 avril
Vernissage le Vendredi 8 Avril à 11h30 au Pic. L'exposition continue pendant tout le week end." in les actualités du site de l'ESA des Pyrénées


Nous avons initié un second volet de recherches et de travail sur le site de l'Observatoire à partir du mois d'octobre. Un premier calendrier a été établi détaillant plusieurs "montées" collectives au site et une hypothétique date pour exposition. En effet, la première réalité qui s'est imposée est l'incertitude quant aux conditions dans lesquelles le travail sera possible.






etc








>Carolle Priems-Schutz

le cube
essai






les boites.



la manche à air










Florian Dupont
les glaces




















Laurent Barros







Béatrice Darmagnac


« Je suis sculpteur.
Des matériaux ou de l'instant.
Je joue avec les artifices afin de me mettre au service du surgissement.
Je propose de prêter attention à la poétique du "presque rien".
Donner à voir ce que je ressens intuitivement du monde :
une esthétique de l'altération et de l'impermanence[1] ».

Le point d’encrage de mes recherches est l’intérêt particulier que je porte à la notion de paysage et l’expérimentation de son espace, notre propension à nous mesurer à celui-ci pour le comprendre.
De  cet  attachement  partent  mes  réflexions  sur  l’arpentage, l’épuisement, l’errance, la  notion  d’ « exo », et  de territoire intime imaginal (recherches actuelles).

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Je n’ai de cesse d’explorer de « nouveaux paysages », et proposer une re-définition actualisée. Certains de ces paysages peuvent être issus de l’imagerie scientifique contemporaine, qui, assistée par des « prothèses », fait des choix esthétiques, et nous présente l’immensément grand ou l’infiniment petit, propre, lissé, en lesquels il nous faut croire, faute de les expérimenter. Ces images nous laissent rêveurs, ou nous poussent à les questionner, les poétiser.
Même créées avec la rigueur scientifique, ce ne sont, pour moi, que des propositions. Ne faut il donc pas croire autant en la science qu’en l’art, lorsque nous sommes confrontés à ces images ?

C’est par l’observation directe sur des sites comme l’Observatoire du Pic du Midi de Bigorre, ou des manifestations réunissant des scientifiques du monde entier, que j’ai été confrontée à leurs propositions de représentations, et je me suis questionné sur ces « nouveaux espaces » à artialiser, et les éléments qui les composent.


[1] Édition diplômables « Entre-côte west ». Béatrice Darmagnac. ESACT. 2010.




Mise en relation de trois pièces : Météoroide, Météore, Météorite.
Nous vivons sous un bombardement continuel de matière extraterrestre. Notamment des objets de tailles importantes que l’on nomme communément « météorites ». Mais plusieurs termes existent pour définir ces éléments.
Alors qu’elles sont en passe de rentrer en collision avec la Terre, mais encore dans l’univers, elles sont météoroïdes, lorsqu’elles pénètrent l’atmosphère et s’y réchauffent par frottement, elles deviennent météores, si elles survivent à la traversée, elles finissent météorites, et seulement là.

Pièces
Météoroide. Glace, métal, poussières, cendres. 2,30 x 1,5m. Photographie  d’installation In situ, Pic du Midi. 2011.
Je propose une sculpture « monstrueuse » de l’état sur terre d’un météoroïde, fait auquel nous ne pourrons jamais être confrontés.
La transformation, l’apparition/disparition, la transition après l’événement.
Il me permet de parler de la dimension « exo », c’est à dire tout ce qui concerne « l’extra-terrestre », ou ce qui est situé hors de notre système solaire même.








Météore. Poussière, nanoparticules de météore, verre, lumière, feuille de papier. 21 x 29,7. Photographie d’installation.  2011.
Chaque corps céleste entrant dans notre atmosphère se désagrège et tombe en poussière à la surface du globe.
Je propose une poétique du « coup de balai » qui me permet de ramasser de la poussière, contenant à l’échelle des nano-particules, de la « poussière d’étoiles », de la poussière de météoroides, et sculpter avec elle.
Le jeu de lumière, un spot en douche, nous livre une ombre projetée. Cela rappelle ainsi l’importance du phénomène lumineux de l’appellation « météore ».
Je dessine l’allure originelle de mon matériau, et crée une redondance forme/matière ; météore/Météore.



Météorite. Sable, gravier, pierres, or. 17m x 7m.  Photographie  d’installation In situ Cirque Dolomitique de Mourèze.  2010. Extension du questionnement dans un autre lieu que le site du Pic.
Nous connaissons divers espaces : l’espace terrestre, l’espace extra-terrestre, l’espace exo-système solaire.
Le météorite est l’élément qui traverse et survit à ces espaces.
Ceci est un atterrissage de l’objet, créant un cratère, une marque, une blessure, une rencontre de deux mondes.





Étant dyslexique, j’ai créé, un jour, par une connexion incongrue, un néologisme qui me séduit, que je décidais de conserver dans mon lexique : arpprentissage.
Régulièrement en lutte contre ce type d’interférences lexicales, il me sembla évident que celle-là faisait sens. L’arpprentissage serait le fait de mesurer le temps et l’espace par l’expérience physique de l’arpentage, par l’apprentissage cognitif, et de constater la transformation qui s’opère dans l’espace intime de la pensée et son interdépendance avec le milieu fréquenté.
Cette méthode me mena à constater l’observation de l’érosion dans le milieu naturel que j’opérais systématiquement, et au constat que je changeais moi-même, que je me construisais, que j’étais aussi mon territoire.
Je ne pouvais que m’identifier, et traiter plastiquement ce lien intime. 

Pièces
Cascade projet. Photomontage du projet, images internet de cascade transformée.  2011.


L’idée de ce projet est de me confronter aux élément en présence sur la période du mois de janvier sur le site du Pic et de créer des formes. J’ai choisi l’élément eau pour sa plastique particulière : le changement d’état avec la température ambiante. Il s’agissait de construire une cascade, sans son support de masses rocheuse, uniquement le « figé » d’un mouvement.
La distance entre le projet et la réalisation est parfois flagrante : une adaptation technique est nécessaire aux vues des contraintes météorologiques, même si l’on décide de jouer avec.
Ici l’expérience du corps dans l’environnement et la forme étaient aussi importantes l’une que l’autre.

Cascade. Glace, fluorescéine. 4,2m x 1,5m. Photographie d’installation In Situ, Pic du midi de Bigorre.  2011.


Les conditions atmosphériques sont extrêmes sur cet espace restreint, tutoyant les sommets, et si près du bord du monde. Sous des températures avoisinant les - 25°, le corps est contraint, dépassé, mais surveillé. Des sorties limites à 30mns sont instaurées. Beaucoup de difficultés s’imposent : il ne faut pas croire que parce que l’on est à - 25° que la glace prend, si nous sommes confronté à une exposition au rayonnement solaire, au passage du vent. Il fallut se rendre à l’évidence : je ne pouvais pas, dans le temps de travail qui m’était imparti, modeler la structure envisagée.
Je cherchais donc, avec l’aide de Marjorie Thébault qui m’accompagnait durant toute cette aventure, une élément glacé naturellement, intéressant par sa forme, sa situation.
La peinture à la fluorescéine de cette installation fut l’élément de mise en exergue, et qui permit de ôter sa naturalité.
Le choix de ce produit fut le résultat d’une longue concertation et réflexion, où des questions et des faits comme la non-pollution du site, le diabète des marmottes voisinant le site (projet d’utilisation de sirop de fruit pour colorer) furent mis en avant.








 Fanny Rius


  




Hideyo Kaneko
les ours blancs, 2011
porcelaineHommage aux ours polaires qui sont menacés leur vie par les hommes








Guillaume Poulain
Aquarium, 2011
glace, girèle, acier, éperlans, maquereau et ruines romaines